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Partitions - installation interactive de Anthony Rousseau

Partition(s) - 2015/2016

 
Matrice n°3




Partition(s) est une installation interactive de Anthony Rousseau, qui intègre la technologie de l'oculométrie ("eye-tracking") comme moyen d'exploration et d'activation de séquences musicales. En portant son regard sur un écran, le spectateur va révéler divers éléments audiovisuels. Le spectateur active alors un corpus d'éléments visuels contenant des séquences musicales qu'il module via son regard déterminant les modalités et les variations d'une écriture sonore en perpétuel devenir…

Ce projet pluridisciplinaire s'inscrit dans le contexte artistique personnel d'Anthony Rousseau. En effet, il est une amplification des recherches sur les différentes interfaces (tangible, haptique et sans contact) et sur la question du « spect-acteur » à l'oeuvre, notamment à travers l'aspect narratif.

Dés 1998, il expérimente l’interactivité à travers des projets comme « sampling stories » (2000-2001) mais c'est en 2009, qu'il s'oriente vers la réalisation d'oeuvres interactives et multimédia, avec comme domaine de réflexion la question de l'interface notamment avec l'installation TRAME (2009), qui met en place une interface textile interactive. Chaque pièce, aussi différente soit-elle, est l'occasion de proposer à un large public, de nouveaux protocoles et de nouveaux usages de l'oeuvre grâce à des technologies issues des jeux vidéos et du domaine de la communication (l'installation Convergence 1.0 (2010) utilise par exemple une caméra Kinect© issue des jeux vidéos comme interface sans contact).

Ici, la question du regard comme moyen d'interaction fait écho à de nombreuses recherches scientifiques et techniques, sur les possibilités de l'usager à « piloter » des interfaces via la vue. On pense notamment à certaines sociétés, notamment Apple qui a déposé en 2015 un brevet (Patent No. 8,937,591 for "Systems and methods for counteracting a perceptual fading of a movable indicator") sur l'usage de la vue comme moyen d'interagir avec des interfaces propriétaires. Les industries culturelles avec les jeux ne sont pas en reste puisqu'elles travaillent depuis de longues années à l'élaboration d'interfaces qui prennent en compte les spécificités du corps (mouvements, gestuelles, voix, etc...) dans l'écosystème des jeux vidéo...

Partition(s) met en place un dialogue simplifié et immédiat entre le spectateur et l'oeuvre via deux fonctions essentielles et naturelles, la vue et l'ouïe.


Ce projet est une recherche sur les sens, sur l'expérience sensorielle, il propose d'investir et d'expérimenter d'autres réalités, notamment visuelles et auditives, dont la vue devient le système opérant. Car elle commande les apparitions, les enchainement et les modulations des divers éléments iconographiques et musicaux. 

Partition(s) est un projet interactif dont la question du regard comme moyen d'interaction fait référence à un corpus artistique très large : les artistes qui travaillent à l'élaboration de percepts sont traversés par cette notion de regard, de sens et de sensations… L'histoire de la peinture est une expérience du regard, comme celle de la photographie, celles-ci s'inscrivent dans une relation d'expérience du spectateur à l'oeuvre.
Pour reprendre la célèbre formule de Marcel Duchamp, « c'est le regardeur qui fait l'oeuvre ».

Ici, la question de la place du spectateur est aussi essentielle que l'apport technologique dans cette relation du regardeur/regardé, du regardeur à l'objet perçu (…).

Le projet "PARTITION(S) a reçu le soutien de la Ville de Lille et de l'association COMBO.